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Qu’est-ce que la kinésithérapie pour les patients vivant avec un trouble de la coagulation ?

Les personnes atteintes d’un trouble de la coagulation peuvent être suivies par un kinésithérapeute, cela est même conseillé. En effet, la prise en charge et les conseils de ce professionnel peuvent s’avérer essentiels, notamment pour limiter les lésions articulaires et musculaires et pour gagner en autonomie.
Faire du sport en sécurité

Les bienfaits de la kinésithérapie pour les patients hémophiles 1,2

L’hémophilie est une maladie héréditaire rare de la coagulation qui rend difficile la formation d’un caillot de sang. Elle est due à l’absence ou au déficit en un facteur de la coagulation : le facteur VIII, pour l’hémophilie A, ou le facteur IX, pour l’hémophilie B. Les personnes hémophiles ne saignent pas plus que les autres mais plus longtemps. Les saignements peuvent être provoqués par un choc ou spontanés, et survenir à l’intérieur des articulations (hémarthroses) et des muscles. Le suivi individualisé en kinésithérapie a un réel impact bénéfique sur l’état de santé et le bien-être de l’adolescent ou de l’adulte hémophile. La rééducation doit être adaptée au cas par cas pour être efficace. De manière générale, la kinésithérapie contribue à la prévention des accidents hémorragiques en assurant à la personne hémophile un bon état musculaire et articulaire et en le protégeant ainsi autant que possible contre les saignements spontanés.

Les objectifs de la kinésithérapie

Dans ce cadre, les objectifs du kinésithérapeute sont multiples : – aider le patient à rester actif et à maintenir un poids de forme permettant de diminuer les pressions articulaires ; – détecter les premiers signes de lésion articulaire, dans le but de prévenir d’autres dysfonctionnements musculo-squelettiques ; – veiller à ce que les patients choisissent des activités physiques et des sport adaptés ; – maintenir l’amplitude des mouvements ; – maintenir l’articulation saine, en évitant les déformations ; – récupérer des amplitudes articulaires à la suite d’un accident hémorragique ; – soulager la douleur et atteindre un état de bien-être ; – augmenter la force des muscles pour minimiser les hématomes musculaires ; – améliorer l’équilibre pour éviter les chutes. 1 En complément de l’administration du traitement substitutif en facteurs de coagulation, la rééducation permet de travailler sur la souplesse et la mobilité des articulations endommagées après des saignements musculo-squelettiques. Ces épisodes hémorragiques peuvent entraîner une synovite aboutissant à une destruction progressive de l’articulation, désignée sous le terme d’arthropathie hémophilique 2. La kinésithérapie permet d’enrayer ce développement. Les séances peuvent d’ailleurs être prescrites par un médecin traitant. Dans ce cas, la sécurité sociale rembourse au patient 60 % du tarif de base chez les kinésithérapeutes conventionnés 4. En revanche, si la kinésithérapie fait partie du parcours de soin d’une personne souffrant d’une affection de longue durée (comme l’hémophilie), la prise en charge peut être de 100 % 5.

La consultation avec un kinésithérapeute

La kinésithérapie doit être douce et progressive, et réalisée par des kinésithérapeutes connaissant la pathologie 3. Étant donné la complexité de la maladie, la prise en charge des patients doit être globale, et pour cela, de multiples compétences sont nécessaires. Les spécialistes de la coagulation et les kinésithérapeutes doivent donc travailler en étroite collaboration pour offrir le meilleur accompagnement possible aux patients. Le patient peut être suivi dans un centre multidisciplinaire de l’hémophilie, comprenant généralement un hématologue, une infirmière, un kinésithérapeute, un psychologue et un assistant social. Le réseau de soin des maladies hémorragiques est organisé en Centres de Ressources et de Compétences des Maladies Hémorragiques Constitutionnelles (CRC-MHC), Centres de Référence de l’Hémophilie (CRH), en Centres de Traitement des Maladies Hémorragiques Constitutionnelles (CT-MHC). Parfois, l’accès aux CRC-MHC, CRH ou CT-MHC n’est pas possible, notamment pour des raisons géographiques et certains patients sont donc suivis par un kinésithérapeute libéral. Dans ce cas, il est important de mettre en place une collaboration entre le kinésithérapeute et le centre qui assure un suivi. Celle-ci aidera le kinésithérapeute de proximité à acquérir une meilleure connaissance de l’hémophilie. Elle l’aidera également à obtenir des informations essentielles, telles que les besoins et le calendrier de traitement du patient, une bonne compréhension de ses antécédents hémorragiques et de son traitement 2.

L’importance du suivi régulier

L’objectif majeur du kinésithérapeute étant de préserver la liberté de mouvement du patient, il doit donc procéder à un suivi régulier. Lors de cette physiothérapie d’entretien, il veille à l’apprentissage, au contrôle et au réajustement de programmes d’exercices à faire chez soi pour que la personne hémophile puisse gagner en indépendance. Pendant les séances, le kinésithérapeute recommande des exercices spécifiques et individualisés. Il peut proposer des exercices d’équilibre pour prévenir les chutes, des exercices isométriques durant lesquels le patient doit contracter ses muscles et rester immobile. L’exercice le plus connu est le gainage. Il peut également proposer des exercices de renforcement concentrique, des exercices de force, de souplesse, et d’entraînement cardiovasculaire 2. Pour entretenir le bon fonctionnement des muscles et des articulations, le kinésithérapeute peut aussi utiliser diverses méthodes thérapeutiques telles que l’hydrothérapie, les stimulations électriques, les ultrasons, la chaleur et le froid. Tout dépend du patient et de la raison pour laquelle il ou elle consulte. Les séances seront en effet différentes s’il s’agit d’un suivi régulier préventif ou d’un suivi après un accident hémorragique ou post-opératoire, mais dans tous les cas, la kinésithérapie doit être douce, progressive et adaptée à chaque patient. 3

Santé et Prévention

1.
Brochure Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) hémophilie réalisée par le Centre de Référence Hémophilie et autres déficits constitutionnels en protéines de la coagulation. 2019 https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-10/pnds_hemophilie_argumentaire_10.10.19.pdf, consulté le 26/06/2023.
2.
Sébastien LOBET, Nathalie ROUSSEL et Nathalie GRINDA. Le rôle de la kinésithérapie (physiothérapie) dans le suivi de l’hémophilie : l’indispensable complément, Revue Francophone d’hémostase et thrombose, https://sebastienlobet.com/wp-content/uploads/2020/06/REVUE-FRANCOPHONE-D%E2%80%99H%C3%89MOSTASE-ET-THROMBOSE-Le-r%C3%B4le-de-la-kin%C3%A9sith%C3%A9rapie-physioth%C3%A9rapie-dans-le-suivi-de-l%E2%80%99h%C3%A9mophilie-l%E2%80%99indispensable-compl%C3%A9ment.pdf, consulté le 26/06/2023.
3.
Site Internet de l’Association française des hémophiles (AFH). Section : Je m’informe. Page : La rééducation dans l’hémophilie. https://afh.asso.fr/je-minforme/comprendre-les-maladies-hemorragiques/traitements/la-reeducation-dans-lhemophilie/, consulté le 26/06/2023.
4.
Site de l’Assurance Maladie, Tableaux récapitulatifs des taux de remboursement, https://www.ameli.fr/assure/remboursements/rembourse/tableau-recapitulatif-taux-remboursement/tableau-recapitulatif-taux-remboursement, consulté le 26/06/2023.
5.
Site de l’Assurance Maladie, Les affections de longue durée (ALD), https://www.ameli.fr/hauts-de-seine/assure/droits-demarches/maladie-accident-hospitalisation/affection-longue-duree-ald, consulté le 26/06/2023.